Ma collègue Adélaïse et moi avons réussi à résoudre le mystère de l’affaire Waldebert. Comme elle l’a mentionné hier, nous nous sommes rendus à l’endroit qu’un jeune homme appelé Yolain m’avait indiqué comme étant l’écurie de Waldebert le cheval, où il avait passé deux jours désagréables avant de s’enfuir.
L’écurie semblait normale, sauf pour le fait que les quelques fenêtres étaient très hautes, et même que certaines d’entre elles avaient été barricadées, de l’intérieur, apparemment. Je me suis approché de la large porte de l’écurie, mais ma collègue n’a pas voulu me suivre. Je lui ai suggéré de rester en arrière et de faire le guet, même si je ne redoutais pas d’être surpris par qui que ce soit.
J’ai frappé à la porte, sans trop savoir à quoi m’attendre. Comme personne n’est venu m’ouvrir, je me suis permis de forcer la serrure à l’aide d’une grosse pierre.
En entrant, je n’ai tout d’abord pas vu grand-chose, car l’intérieur de l’écurie était relativement sombre en comparaison avec l’extérieur. Puis, j’ai senti que quelque chose marchait sur ma botte, et agrippait la jambe de mon pantalon. Lorsque mes yeux se sont enfin habitués à la noirceur, j’ai constaté qu’il s’agissait d’un minuscule poulain gris. Croyant qu’il s’agissait du fameux Waldebert, je me suis mis à rire, avant de me pencher pour lui gratter les oreilles. Mais voilà qu’un autre minuscule cheval s’est approché, puis un autre, et encore un autre.

Todd et quelques-uns des poulains de Waldebert.
En un instant, j’étais entouré par au moins deux dizaines de jeunes chevaux, certains minuscules, d’autres un peu plus grands. Ils me regardaient avec curiosité, essayaient de grignotter mon sac et mes vêtements, et me poussaient pour m’inciter à m’aventurer davantage à l’intérieur de l’écurie. J’ai cru comprendre qu’ils voulaient jouer avec moi, et je les ai suivis, attendri.
Alors que je m’approchais du fond de l’écurie, j’ai remarqué l’odeur horrible qui flottait dans l’air. Le sol de l’endroit était répugnant de saleté, et près du mur du fond, j’ai vu avec horreur une immense montagne de… je vous laisse deviner. Les petits chevaux me poussaient toujours pour que je m’en approche, en poussant des hennissements de joie.
Un cheval adulte est alors entré par une petite porte qui se trouvait sur le côté de l’écurie. Il était gris et il avait un air majestueux et autoritaire. J’ai cru comprendre qu’il s’agissait de Waldebert, le cheval sur lequel ma collègue et moi enquêtions depuis un bon moment.
Waldebert s’est approché de moi en me regardant d’un air insistant. D’un mouvement de la tête, il m’a montré un outil qui était appuyé contre une des poutres qui soutenaient le plafond. Je crois que c’était une sorte de pelle pour nettoyer l’écurie.
À ce moment, j’ai eu peur et même si les petits chevaux essayaient de me retenir, j’ai réussi à quitter l’écurie aussi rapidement que possible pour aller prendre un bain.
L’écurie de Waldebert et des poulains que je crois être sa progéniture nécessite énormément d’entretien et sent affreusement mauvais, et je crois que c’est là la raison pour laquelle les garçons d’écurie engagés par Waldebert n’y restent pas longtemps.
Je salue toutefois le courage de Yolain qui m’a affirmé y être resté pendant deux jours. Si vous n’avez pas peur de travailler dur, ou que vous avez le nez bouché, Waldebert et ses enfants seraient heureux de vous rencontrer.