Antonin Octavius se dévoile

Par Policarpe

Policarpe: Mon très Cher Antonin Octavius le Barde, vous ne pouvez absolument pas imaginer l’immensité de l’honneur que je ressens en ayant aujourd’hui la chance foudroyante et incroyable de vous interviewer, vous ne pouvez comprendre à quel point l’admiration que j’ai pour votre talentueuse personne est gigantesque puisqu’elle défie les limites de la compréhension elle-même, ainsi que les limites des esprits les plus ouverts et imaginatifs de ce monde, pourtant si grand et plein de surprises! Il va en effet sans dire que je vous salue aujourd’hui avec le plus grand respect et les sentiments les plus distingués qu’il m’est possible d’éprouver, en homme de culture, des mots et de musique que je suis, car je suis un admirateur émerveillé par votre talent et votre présence! Je ne suis qu’un humble journaliste, travaillant avec une passion soutenue et une ardeur qui n’a d’égale que ma joie de rencontrer des personnes fantastiques telles que vous, et je vous prie, d’abord et avant tout, mais tout de même à votre convenance, de me dire comment vous vous portez, comment vous allez en ce jour même où la population du Royaume apprendra à mieux connaître votre déjà tant connue personne?

Antonin: Je me porte bien, merci. Le voyage a toutefois été fort long, et j’ai dû traverser foultitude de vastes contrées, solitaires, arides et égarées avant d’enfin parvenir à votre petit Royaume esseulé, qui malgré tout apparaît sur certaines cartes qu’il a été mon bon plaisir de contempler. Je suis de plus, sachez-le, bien content d’être instruit du bonheur exceptionnel que vous ressentez en ma présence.

Policarpe: Ah! Cher brillant homme! Je ressens une immense joie de savoir que vous vous portez bien malgré un voyage bien évidemment assez long et, je crois comprendre, étant un homme à l’esprit toujours éveillé aux sentiments présents dans et derrières les paroles de mes précieux interlocuteurs, d’une difficulté bien assurée, voyage qui vous a mené ici afin de présenter votre art musical sans lacunes à la populace honnête et paysanne de ce royaume sympathique où tous vous accueilleront certainement à bras et à coeurs ouverts. Toutefois, vous êtes un artiste assurément et sans aucune question extrêmement connu et respecté et vous avez la gloire fabuleuse dans votre contrée d’origine, alors qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre le périlleux périple nécessaire à venir visiter notre petit et humble Royaume où les gens, bien qu’ils vous connaissent assurément, ne sont peut-être pas tous éduqués en votre personne et en votre musique? Pouvez-vous vous présenter et expliquer aux lecteurs que je soupçonne très curieux et très heureux à l’idée d’apprendre à vous connaître, votre art, votre carrière et votre présence fantastique ici qui sera enchantante pour tous et pour toutes? Je suis moi-même plus que prêt à écouter vos paroles que je prédis très éducatives et fascinantes!

Antonin: «Moi, Antonin, nul ne sait exactement d’où je viens
Orphelin depuis ma tendre enfance, j’ai erré pour gagner ma pitance
J’ai été l’enfant des ruisseaux et des prés, fils des forêts et des champs de blé.»
Vous reconnaîtrez peut-être ici un extrait des paroles de mon hymne «Moi, Antonin», qui a été l’un de mes premiers succès. Je suis effectivement né orphelin, j’ai été l’enfant de tout le monde, et de personne, livré à moi-même dans le vaste monde, où j’ai appris la musique du vent et de la pluie, et celle, plus riche et redoutable de par ses rythmes et remous, du coeur humain. C’est mon art, acquis au gré des bonheurs et des souffrances, que je me suis donné pour quête de partager avec les multitudes: c’est là le véritable sens de ma vie, celui que je me suis choisi et qui, je le crois, n’est nul autre que la cristallisation de mon ultime destinée. Ma dernière visite dans votre Royaume remonte à plusieurs années déjà. Nul journaliste n’y était présent à l’époque. Mon voyage m’a mené ici, afin de ne point négliger mes humbles admirateurs.

Policarpe: Oh! Comme votre histoire est poétique et inspirante, comme je suis ému et touché par vos paroles et par la vie, la réalité et les émotions puissantes insuflées tant dans les paroles de votre hymne fabuleux, lequel je trouve artistiquement parfait, que dans vos propres propos qui sont remplis d’une beauté exemplaire qui n’a d’égale que la vie elle-même et tous ses hauts et ses bas qui représentent tant la saveur que l’aigreur du monde! Je suis certain que les lecteurs sont, tout comme moi, fascinés et touchés par vos propos et, par conséquent, je les sens déjà hâtifs de boire à nouveaux vos paroles et je tiens à vos poser la question suivante qui représente beaucoup pour moi ainsi que pour tous vos admirateurs: vous êtes, je comprends avec mon coeur et mon âme, un homme avec une puissance forte et une force tranquille et ce, avec raison vu votre histoire mais comment votre carrière a-t-elle débutée? Certainement, vous avez appris la musique, mais d’où est venue votre gloire et comment avez-vous monté les échelons de la popularité afin de vous forger une place dans le monde musical?

Antonin: Ah! La gloire ne m’est pas «venue»… Elle m’était due, tout simplement. Nuls échelons à gravir pour moi, dans ces contrées si dépourvues de grands hommes et de grande musique. Non pas que dans un monde plus culturellement florissant et épanoui, je n’aurais point atteint le sommet avec mon art! En bref, à partir du hâtif moment où moi, Antonin, orphelin au coeur d’or et à l’enfance tourmentée, j’ai commencé à errer de par les villages, les villes et les royaumes pour faire connaître ma poésie lyrique aux populaces, ces dîtes populaces sont vite devenues admiratives et insatiables. J’étais ce qu’il leur manquait. Et ils m’avaient enfin trouvé.

Policarpe et Antonin

Policarpe et Antonin

Policarpe: Malgré le fait que votre histoire soit des plus originales et inhabituelles, je dois avouer le fait, qu’étant un esprit toujours plein d’espoir et, je le dis avec beaucoup d’humilité, à l’affût des plus grands talents stylistiques et musicaux que j’ai la chance de croiser dans mes différentes occupations dont celle de fier journaliste, que vous ne me surprenez guère avec celle-ci, car, en effet, dès le moment mémorable où j’ai eu conscience de votre art pour la première fois, j’ai su que vous étiez un musicien et une vedette naturelle et, lors de mes nombreux voyages et des occasions que j’ai eues d’être témoin de votre art et de la réaction des braves populaces mondiales à votre égard, j’ai eu la preuve que vous êtes né pour être une vedette et je me demande, dans un tel cas, comment vous sentez-vous face à vos admirateurs? Avez-vous des histoires rocambolesques ou ludiques à raconter à vos fidèles lecteurs d’ici sur ce que vos admirateurs ont fait pour vous ou ce qu’ils ont tenté pour vous rencontrer en personne? Jusqu’où sont allés vos fidèles admirateurs pour vous? Je vous en prie, nourrissez nos esprits!

Antonin: Merci. Je suis bien évidemment reconnaissant envers mes plus sincères admirateurs, qui m’avouent avec fierté boire mes paroles et mes chants tel un délicieux nectar qui ajoute couleurs et saveurs à leurs existences. Hélas, en raison de leur grand nombre, il m’est souvent impossible d’aller à leur rencontre ou de les laisser m’approcher. Mes admiratrices ont parfois du mal à bien se tenir, comme vous vous en doutez très certainement! Il y a quelques années, une riche princesse m’a invité à venir divertir sa cour. J’ai accepté avec joie, mais ce n’est qu’une fois sur place, après avoir voyagé pendant maintes semaines pour me rendre jusqu’à elle, que j’ai compris qu’elle avait convaincu son père du fait que je désirais l’épouser, et qu’elle me demandait en fait de chanter à notre mariage! Il m’a été difficile de m’extirper de cette délicate situation.

Policarpe: Oh! Comme cette absurde situation a dû être légèrement embarrassante pour vous en plus d’être délicate à traiter, comme vous l’avez si bien dit! Et oui, étant habitué aux populaces, non pas aux populaces admiratrices et fanatiques, bien entendu, mais bien aux populaces en général et leur façon d’agir et de se comporter, étant un homme du peuple, je côtoie beaucoup la populace de ce royaume, je n’ai point de doute et de difficulté à croire que vos admiratrices ne peuvent contenir toutes les émotions fantastiques qu’elles ressentent lorsqu’elles vous voient! Et, bien que vous soyiez une vedette saisonnée avec beaucoup d’expérience et de talent, j’imagine que votre mode de vie, est parfois éprouvant? L’est-il? Comment est-ce d’avoir à vivre chaque jour avec cette célébrité et ces admirateurs qui sont si nombreux, mais tous loins de vous? Vous qui n’avez pas de famille, quels sont vos moyens de détentes, vos petits plaisirs de la vie? Comment faites vous pour relaxer et pour vous amuser? Si ce n’est pas trop indiscret, et je ne crois pas que ce le soit, mais je souhaite que vous vous sentiez à l’aise si jamais cela vous rend quelque peu inconfortable, veuillez, je vous en prie, m’en parler!

Antonin: Ce que je trouve le plus éprouvant dans mon mode de vie, c’est, comme vous vous en doutez peut-être, de voyager d’un royaume à l’autre afin de partager mon art. Voyez-vous, humble barde que je suis, en communion avec la nature et la terre qui nous nourrit tous, je voyage à pieds, et cela est ardu et éreintant, bien que satisfaisant à bien des niveaux. Mais le fait de m’éveiller chaque jour, avec le soleil, et de constater avec une joie toute simple et honnête que je suis un être extraordinaire, et que je remplis ma destinée tel que je le dois, oui, ce simple fait suffit à me donner la force nécessaire pour continuer mes errances. La musique! La musique est, jour après jour, ce qui importe. Je n’ai de plus grand plaisirs au monde que de jouer un doux air de harpe, assis sur un rocher auprès d’une source ruisselante, ou encore de composer un nouveau chant et de le présenter à mes admirateurs.

Policarpe: Encore une fois, je me trouve ébahi devant la beauté et la véracité et la poésie dans vos paroles fantastiquement inspirantes et tellement agréables à l’oreille. Vous êtes, je l’avoue avec une honnêteté toute spéciale, bien qu’évidemment habituelle chez moi, un être au charisme extraordinaire, à la parole facile et à la grandeur d’esprit fascinante mais humble. Je suis certain que vos caractéristiques inspireront les lecteurs et leur donneront envie de devenir de meilleures personnes et des citoyens avec des qualités qui se rapprocheront modestement des vôtres. À ce fait, et bien que je suis conscient, soyez-en assuré, que pour vous tout cela est naturel et est apparemment et sans aucun doute un don venu du ciel, pourriez-vous donner tout de même des conseils bien songés et des petites idées à la populace de ce royaume si chanceux de vous accueillir afin de les aider? Je me demande dans un mélange d’admiration contrôlée mais immense et d’intérêt purement professionnel si vous connaissez l’une ou plusieurs des, certainement nombreuses, clés de l’atteinte de nouveaux sommets? Vous avez mentionné la nature et la musique, ces deux éléments vitals du monde peuvent-ils servir les paysans autant que les grandes vedettes telles que vous? Étant généralement très optimiste et artistique, je suis certain que oui, mais comment là est la question!

Antonin: Voyez-vous…
«La vie est une montagne sans fin,
Pour ceux qui sont nés tout en bas
Pour ceux qui sont partis de rien
Et qui aimeraient s’élever au delà

Pour atteindre des sommets nouveaux,
Il faut d’abord ne pas avoir peur
De comprendre que le succès est beau
Quand vous devenez enfin meilleurs

Il vous faut garder l’oeil au sommet
Et oublier ce qui vous rend laids
Travailler sans cesse avec entrain
Car la vie est une montagne sans fin.»

Policarpe: Ah! Comme vous me surprenez et m’inspirez encore plus à chacune de vos réponses! Ah comme votre poésie est belle! Je suis ému à un point qu’il m’est rare de rencontrer et ce, malgré le fait assuré que je suis un homme sensible qui, passionné et avide des émotions qui sont toujours plus embellies par l’art, la culture et la poésie, côtoie ses sentiments plus souvent qu’autrement et qui a l’habitude d’être ému par les plus petites choses de la vie. Je ne vous retiendrai plus très longtemps, je vous le promet, car je suis certain que vous êtes non seulement hâtif de prendre un temps de détente et de vous reposer avant votre prestation tant attendue et si spéciale et importante aux yeux de tous, mais également que vous avez peut-être bien d’autres occupations auxquelles vous devez prendre part dans notre humble Royaume. Mais avant de vous laisser partir, il est de la plus capitale importance pour moi, amateur de mode et de style vestimentaire que je suis assurément et sans aucune honte ou aucun doute, de vous parler de votre propre style. Il peut sembler assez particulier et excentrique et il est assurément original et unique. Vous est-il venu tout naturellement comme votre art et votre célébrité? Quel message voulez-vous transmettre au monde avec un style tel que le vôtre? Croyez-vous que son originalité attire les foules? Merci de m’en parler, j’adore parler de vêtements!

Affiche du spectacle d'Antonin Octavius

Antonin: Merci, oui, il me tarde en effet de savourer enfin un repos bien mérité. Vous savez, mon style se modifie au gré de mes tournées et de mon évolution artistique. Je suis moi-même un amoureux des beaux vêtements aussi confortables que stylés, mais surtout, j’apprécie les vêtements qui ont une histoire. Je porte en ce moment un luxueux costume une pièce, en soie noire importée, dont m’a fait don le Roi Dague-Haubert, un ami de longue date. Mes bottes en cuir végétal ont été moulées, telles des oeuvres d’art uniques, à même mes pieds par un artisan botteur particulièrement enthousiaste. Ma veste est une reproduction presque authentique d’une veste en peau de panthère tigrée, achetée lors d’une de mes épopées dans un Royaume Exotique… Mon bandeau m’a été offert par une admiratrice dévouée. Quant à mon pendentif, il s’agit d’une dent d’écureuil-scorpion nyctalope. D’aucuns prétendent qu’un tel pendentif apporte bonheur et véracité à celui qui le porte.

Policarpe: Ah oui, votre repos sera assurément, je l’admets, bien mérité et agréablement relaxant pour votre personne si fantastiquement honnête et talentueuse! Et je ressens la plus grande admiration ainsi que la plus immense compréhension face à vos sages paroles sur vos vêtements, car je partage votre sentiment face aux morceaux de mode possédant une histoire! Bien entendu, l’histoire de mon style n’égale aucunement, ni en intérêt ni en célébrité, celle de vos vêtements, qui sont fabuleux, je dois l’avouer! Dernièrement, et je vous promets ici que ceci est la dernière question car, bien que j’apprécie échanger ainsi avec vous des propos qui semblent être toujours si sages et intelligents et pleins de charme, je saurai me contenir dans le but ultime, dédié et considéré de vous laisser avoir les moments de repos qui vous sont dûs, dernièrement donc, je souhaiterais vous parler de votre remarquable instrument de musique! Il est si impressionnant! Pouvez-vous me parler de son histoire? Je suis certain qu’il en a une fort intéressante et digne de celle de vos vêtements? Avez-vous appris à jouer instinctivement, tel que vous avez appris le reste de vos talents? Dîtes-moi tout, je vous en prie! Ensuite, je vous laisserai aller, bien que cela m’attristera!

Antonin: J’ai appris, par moi-même et avec une certaine aisance, à jouer de plusieurs instruments de musique. J’ai toutefois toujours eu un faible pour la harpe, et pour ses sonorités douces comme une pluie de printemps qui caressent les oreilles et tiennent compagnie à tous les chants. La harpe qui m’accompagne en tournée est, bien évidemment, un modèle unique au monde. Je l’ai commandée à un grand artisan qui était ravi de créer une telle oeuvre pour moi.

Policarpe: Bien évidemment, comme tout art semble vous venir aussi naturellement que les feuilles poussent aux arbres, et que les arbres naissent dans les forêts les plus fabuleusement garnies et touffues de ce monde, il n’y a aucune surprise lorsque nous apprenons ce que nous savions tous déjà au fond de notre coeur, vous êtes né as de la musique! Et votre harpe, tant dans ses mélodies sans lacunes que dans son apparence unique et fantastiquement originale, est sans aucun doute céleste et impressionnante! Et il va sans dire que vous en jouez merveilleusement bien, avec un talent si évident et tant d’émotions! En fait, je crois, étant moi-même ému et me sentant tellement honoré d’avoir eu cet entretien avec vous, puisque je suis un homme admiratif du talent et de la gloire pure, que je tente simplement de vous témoigner ma gratitude infinie suite à l’entrevue que vous m’avez accordé. Merci! Merci milles fois pour vos réponses et votre charisme, étant un journaliste dans l’âme, je me souviendrai de ce moment toute ma vie! Et je ne peux que terminer, après vous avoir souhaité un bon jour digne de votre grandeur, en vous souhaitant également le meilleur séjour possible dans notre Royaume ainsi qu’un concert époustouflant et satisfaisant pour Vous! Au revoir! Mercis infinis!

Antonin: Merci à vous pour vos questions autant pertinentes que volumineuses. Je penserai à vous saluer de la scène ce soir!

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3 commentaires pour Antonin Octavius se dévoile

  1. Marie-Noëlle Audet dit :

    Quelle entrevue épique! Que d’émotions, d’humilité, d’honnêteté et d’inspiration pour la populace postmoderne que nous sommes! Et quel homme charmant que ce cher Antonin! Qui pourrait résister à son charme infini? Et que dire des moments où il cite ses propres oeuvres, un pur délice! C’est un événement si merveilleux et incomparable à tout autre que sa venue au Royaume! Il s’agit d’un jour que nul n’oubliera! Cher Policarpe, homme du peuple cultivé et loquace, vous étiez le journaliste parfait pour interroger l’artiste merveilleux qu’est Antonin et le peuple vous en est grandement reconnaissant!

    (euh, je crois que j’ai lu trop de beaux mots, mon cerveau est pu capable..!:)

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  2. Myriam Plante dit :

    L’amii, comme vous vous exprimez bien! J’en suis toute émue!

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  3. Carrie dit :

    Monsitqueeu…« Tous les maris sont laids » (Mes pensées, 1260)Celle-ci me fait poiler:« La jalousie me semble nécessaire dans les pays chauds; la liberté, dans les pays froids » (1088).

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