Avant de se reposer avant sa prestation de ce soir, très attendue auprès des amateurs de musique et de poésie du Royaume, le célèbre barde Antonin Octavius nous a généreusement offert quelques minutes de son précieux temps pour lire les poèmes et histoires courtes qui ont été soumis au concours organisé par nulle autre que moi-même, la Rédactrice en Chef du Temps du Royaume.
Antonin et moi-même tenons d’ailleurs à remercier les participants de nous avoir fait parvenir leurs oeuvres.
Après avoir maintes fois lu, relu et analysé les 9 textes soumis au concours, Antonin Octavius a choisi ses 5 textes préférés.
Il est fier de nous les présenter ici, accompagnés de ses commentaires constructifs et de ses impressions spontanées.
Les poèmes et histoires des 5 gagnants talentueux sont:
Les Tribulations d’un Moucheron Malveillant – Par Marie-Ève Simard
Ô moucheron malveillant
Te voilà, ce matin, encore tout pimpant
Le soleil, là-haut, à peine se levait
Et déjà tu étais, à la recherche de sang frais
Petit aventurier téméraire
Jamais ton estomac, n’arrive à se taireEn vérité, fort dangereuse est ta quête
Toi qui souvent t’attaques, à de très grosses bêtes
Les champs, les cieux, ne sont pas toujours sûrs
Pour l’appétit de tes ennemis, souvent tu es mûr
Peut-être subiras-tu une protestation de ton repas
Martyr de ta faim vorace, peut-être tu tomberasLe danger cependant
Ne se cache pas toujours où l’on croit
Car tu sais les accidents
Arrivent souvent sans qu’on les voitRegarde où tu t’en vas,
Réduit ta hardiesse
Je t’avais prévenu, voilà patatras
Droit dans l’oeil d’Ernest
Commentaire d’Antonin: J’adore! Ce conte de mise en garde, métaphoriquement adressé ici à un moucheron, créature que d’aucuns trouvent insignifiante et aggressante, est un véritable cri du coeur qui tente de nous rappeler que la vie est éphémère et que le danger guette: chacun de nous, à chaque instant, les plus petits d’entre nous, comme les plus grands. Ce poème nous confirme qu’il est risqué de céder à nos plus bas instincts. Nul n’est à l’abri, petit moucheron!
Toc toc toc – Par Nitram
Entrez petite paillarde
venez, prenez une bonne pitance
on viens de mortir une poularde
ripaillez chez moi, belle jouvenceCher damelot, je viens quérir
suis-je comme toi de la géniture?
je te créant, je viens l’odir
je crois être ta soeur, une malaventureVous me vergogner
bachelette, allez convoier
moi, qui vous invite a mangailler
fuyez avant d’être estrilléBaronnet, regardez, nous sommes bessons
sur notre bras, un tatouage
fait choir ta vieille chanson
arrete tes batelagesSortez cette sorceresse
je n’ai pas de dessin lacrimable
il faut que cette histoire cesse
comme il y a de gences détestables
Commentaire d’Antonin: L’histoire de ce baronnet prétentieux qui renie une pauvre femme du peuple qui prétend être sa soeur me déchire le coeur. Mais quelle incroyable maîtrise du language! Nitram, vous êtes un virtuose des mots.
Le vent de la connaissance de soi : le Royaume se découvre. – Par Lorraine
Je suis un homme;
Je suis une femme;
Je suis une pomme;
Je suis un arbre.Je suis un autre;
Je suis le même;
Je suis apôtre;
Je suis bohème.Je suis paysan;
Je suis forgeron;
Je suis maréchal-ferrant;
Je suis bouffon.Je suis un château;
Je suis un champ;
Je suis un royaume;
Je suis de notre temps.Je suis un mariage;
Je suis un peuple;
Je suis une image;
Je suis un cauchemard.Je suis plein d’espoir;
Je suis optimiste;
Je suis confiant;
Je suis avec Gontrand.
Commentaire d’Antonin: Brave Lorraine, je suis de tout coeur avec vous. On m’a, dès mon arrivée dans votre Royaume, instruit sur les terribles événements qui sont survenus lors du mariage de votre gracieuse Princesse. Votre poème est simple, mais honnête et rassembleur! Moi aussi, je suis confiant, et je suis avec Gontrand.
La petite histoire du cheval qui avait six pattes. – Par Laurianne Audet
Il était une fois, dans un Royaume lointain et excentrique, un jeune homme. Il s’appelait Qrâlke. Il venait de se marier avec la jeune et gracieuse Poulpe. La fête de leur amour s’était déroulée comme un charme. Le couple avait eu comme cadeau de mariage un petit bébé cheval qui était d’une couleur difficile à définir, une sorte de mélange entre le beige et le gris; le brun et le noir; le blond et le blanc. Et ce, sur tout son corps. Le cheval fut nommé Chevaleresque Petit Homme par ses maîtres et il en fut fort comblé. La vie continua, dans un mélange de travaux et de moments de détente; de joies et de tristesses; de nourriture et de famine; de beauté et de laideur. Qrâlke était généralement un bel homme, quoiqu’il lui arrivait d’être un peu laid. Poulpe, quant à elle, était fabuleusement jolie, mais elle se fâchait souvent. Dans ces occasions, ses traits habituellement si délicats, devenaient aigris par la colère, qui est reconnue comme une bien laide émotion, tant au sens propre qu’au sens figuré. Chevaleresque Petit Homme menait une vie bien tranquille et modeste, seul dans son écurie, toutefois bien garnie en divertissements d’aucune si non de toute sorte. Toutefois, un jour, le petit cheval vécut une aventure. Ce jour-là, la température était ambiguë; présentant un savant mélange de soleil et de pluie; de froid et de chaleur; de tornades et de sécheresses, et le brave petit Chevaleresque Petit Homme quitta son écurie afin de visiter la forêt qui environnait le champ qui environnait l’Écurie qui environnait la maison champêtre mais médiévale de Qrâlke et Poulpe. Ces deux-là étaient occupé à la préparation de leur personne pour la visite d’un éminent roi ou prêtre venu en visite depuis une contrée encore plus lointaine et excentrique que la leur. Chevaleresque Petit Homme passa la journée en forêt. Il rencontra une jument de son âge qui portait allègrement un nom paradoxal quelque part entre June et Marie-Pier. Les deux tombèrent en amour. Chevaleresque Petit Homme et la jument retournèrent à l’écurie où ils purent s’aimer et passer de beaux jours ensemble. Dans une étrange coïncidence, le premier enfant de Qrâlke et Poulpe, qui s’appelait Boxer, naquit le même jour que le premier enfant cheval des deux animaux. Or, ce petit bébé, qui ignora toujours son nom, avait six pattes. Fin.
Commentaire d’Antonin: Cette aventure épique m’a fort diverti! Il s’agit bien évidemment d’un déroulement d’absurdités, mais manipulées avec soin pour en faire une histoire qui a de l’esprit. Elle me rappelle une chanson que j’ai entendu jadis, à propos d’un petit cheval qui avait 5 pattes.
Le château – Anonyme
Dans une contrée lointaine,
Près d’une rivière d’or
Vivait une châtelaine
Du nom d’IsathorSon château était construit
D’une manière bien bizarre
Au lieu de pierres et de bois
Il était en gelée de fruitsLes murs à demi transparents
Laissaient passer le soleil
La lumière se reflétait en dedans
C’était une vraie merveilleIl y avait tant de saveurs de gelée
Une pour chaque pièce
Cerise, lime, pêche et fraise
C’était goûteux et coloréLe tout était commestible
Et tout à fait exquis
Et le personnel fiable
Reconstruisait durant la nuitUn jour un cavalier
À Isathor rendit visite
Et il fut bien charmé
Par ce chateau insolite.
Commentaire d’Antonin: Quel charmant poème! C’est ici le sujet, et non la forme, qui m’a particulièrement séduit. Comme j’aimerais découvrir ce délicieux château comestible, près d’une rivière d’or, et y couler des jours heureux et fruités en compagnie d’une aimable châtelaine.
Félicitations aux gagnants, et merci encore à tous les participants!
Yeaaaah! J’ai gagné! Je suis super fière que Antonin ait bien saisi toute la magnifience de l’histoire du cheval à 6 pattes!! Wooot woot! Félicitation à tous, je dois avouer que le poème du moucheron est particulièrement fort! Et que NItram a beaucoup de vocabulaire! 😀
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Wow, quelle belle poésie! Félicitations à tous les gagnants!
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bravo a tout les participants,,,j,ai lu tout les textes,,et j,ai adoré,,,chacun avait un ptit quelque chose de spécial et de charmant,,,que de talents,,,encore bravo
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